Sunday, April 19, 2009

Craintes d'exécution imminente de Delara Darabi, une “délinquante mineure”.


IRAN: C’est par facebook que j’ai pris connaissance de cette histoire; histoire qui fait froid dans le dos.
Etudiant à l’étranger j’ai parmis mes contacts des étudiants des quatre coins du monde et c’est le statut, dès très tôt hier matin, d’un ami Iranien qui m’interpella: “PROTEST LOUDLY: Delara Darabi is scheduled to be executed in less than 3days!»«Protestez bruyamment: l’execution de Delara Darabi est prévue pour dans moins de 3 jours!”Le nom ainsi que les événements qui l’entourent m’étant encore inconnus j’ai de suite cherché à en savoir plus.Delara Darabi est alors âgée de 17 ans quand, en 2003, accompagnée de son petit ami, âgé lui de 19 ans, elle cambriole la maison de la cousine de son père.
Le cambriolage change alors de ton lorsque cette dernière est tuée, prétendument par Amir Hossein Sotoudeh. Afin de protéger son compagnon d’une forte possible execution, Delara Darabi confesse dans un premier avoir commis le crime, avant de se retracter par la suite.
Celle ci fut condamnée à mort en février 2005; sa vie n'est alors depuis qu'un amer mélange de doute, peur, incertitude. Son ami,lui, ayant été condamné à 10 ans d'emprisonnement pour complicité de meurtre.Amnesty International propose un résumé de toute l'histoire (http://www.amnesty.org/en/library/asset/MDE13/031/2009/en/095de103-015d-431d-9b3e-1406b8edd8ef/mde130312009fra.html), son déroulement, ainsi que des informations générales sur les exécutions de mineurs en Iran:Depuis 1990, l'Iran a exécuté au moins 42mineurs délinquants, dont huit en 2008 et un le 21janvier 2009.«L'exécution de mineurs délinquants est interdite par le droit international, en particulier par l'article6-5 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et par la Convention relative aux droits de l'enfant.
En tant que partie à ces deux traités, l'Iran s'est engagé à ne pas exécuter de personnes pour des crimes commis alors qu'elles avaient moins de dix-huit ans.En Iran, une personne reconnue coupable de meurtre n'est pas autorisée à demander une grâce ou une commutation à l'État, en violation de l'article 6-4 du PIDCP. Dans ce pays, la famille d'une victime d'homicide a le choix entre exiger l'exécution de l'accusé ou lui pardonner, en échange d'une compensation financière, la diya.»Omid, ce même ami, contact de facebook, a passé la journée de hier à poster vidéos, articles, photos, témoignages, à créer groupes de soutiens etc. en vue d'alarmer la population (principalement iranienne) de la situation.
Eveiller les consciences et dénoncer à travers internet est chose commune en Iran, plus de 20 000 Iraniens résidant à l'étranger sont enregistrés sur facebook, et le pays même compte environ 2,5 millions de blogs, le plaçant alors après les Etats Unis et la Chine dans le “top des blogsphères”.Une preuve que les Iraniens, avec leur histoire riche et tragique, ne cessent de “protester bruyamment”; et si les rues iraniennes ne sont pas propices à cela, les claviers eux sont là pour mettre des mots sur les maux de cette même société qui ne cesse de penser, s'exprimer et alors protester.
Jess Bogus
April 17

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